D’ores et déjà je m’étais programmé un circuit littéraire placé sous le signe du thriller pour les prochaines semaines mais je n’avais pas prévu d’avoir un invité surprise. Comme le dernier roman de Jean-Christophe Grangé, Kaïken, est venu grossir mon « Stock à Lire Numérique » c’est donc à lui que revient la primeur d’ouvrir le bal (même si, concrètement, j’ai commencé ma promenade avec Les Apparences de Gillian Flynn, lui aussi apparu en outsider de mon programme initial).
Olivier Passan à deux passions/obsession : la Japon médiéval des samouraïs et son boulot d’inspecteur de la Crim’. Au cours d’une opération clandestine il arrête, dans des conditions plus que discutable, Patrick Guillard, qu’il soupçonne d’être L’Accoucheur, un tueur en série qui étripe les femmes enceintes et brûle leur foetus. Mais du fait des circonstances Guillard est relâché et Passan, le temps d’une enquête de l’IGS, mis sur la touche. Mais quand on menace sa famille le flic prend personnellement les choses en main, bien décidé à neutraliser définitivement L’Accoucheur ; mais est-ce bien lui la menace ? L’enquête de Passan va aussi l’obliger à se pencher sur la personnalité de sa future ex-épouse, Naoko, une japonaise qu’il idolâtre plus qu’il ne l’aime…
Alors ce JCG 2012 est-il enfin le grand cru tant attendu ? L’intrigue est issue du bitume parisien, pas le Paris des guide touristique mais celui du 9-3 (Seine Saint-Denis) et ses banlieues à haut risque, pour le tourisme on repassera (si ça peut vous consoler la dernière partie du récit nous embarque pour le Japon « post-Fukushima ») ! La mise en bouche est efficace avec une scène de crime parmi les plus glauques du répertoire de l’auteur qui n’est pas franchement un adepte de la mort douce dans ses bouquins. Le personnage de Passan est encore un électron libre qui joue selon ses propres règles. Comme toujours l’enquête nous balade selon le bon vouloir du maître de cérémonie et une fois de plus on va de rebondissement en rebondissement à un rythme hallucinant. On retrouve aussi une autre marque de fabrique de JCG, son récit est hyper documenté à différents point de vue (outre un aspect médical récurrent on apprend aussi beaucoup sur les traditions et mentalités japonaises). Reste la grande question du final (le véritable point faible du Passager, le précédent roman de JCG) : pas de mauvaise surprise au rendez-vous, la fin est aussi haletante que le reste du bouquin. Le verdict est donc un OUI franc et massif… ENFIN !!! Incontestablement un grand cru signé JCG et donc un excellent thriller qui devrait combler même les fans les plus exigeants du genre.
L’auteur profite de ce roman pour nous faire partager sa passion pour le Japon, ce n’est pas le seul point commun qu’il partage avec le personnage d’Olivier Passan, en effet lui aussi partage sa vie avec une japonaise (j’espère que leur couple est moins tumultueux que celui formé par Olivier et Naoko).