Ca faisait déjà quelques temps que je traine Une Fille Comme Les Autres de Jack Ketchum dans ma bibliothèque numérique et que je suis tenté de le lire avant de partir sur autre chose au dernier moment. Et bin voilà c’est désormais chose faite, j’ai lu ce bouquin, on m’avait prévenu qu’on en sortait pas indemne, ça m’a doucement fait sourire (genre sourire blasé : j’en ai vu d’autres) mais force est de reconnaître que c’est un bouquin qui vous prend aux tripes pour ne plus vous lâcher.
A la mort de leur parents, Meg, 14 ans, et sa jeune soeur Susan, sont confiées à la garde de leur tante, Ruth Chandler. Une femme appréciée par les enfants du quartier qui élève seule ses trois fils. Sans véritable raison Ruth va prendre en grippe les deux gamines, et plus particulièrement Meg ; aux réprimandes pas toujours fondées succédéront les brimades, puis les brimades deviendront sévices et tortures avec la participation active de ses fils et d’autres enfants du quartier… Séquestrée, Meg va subir humiliations et outrages jusqu’au point de non retour…
En tant que fan de thrillers j’ai déjà à mon actif un certain nombres de bouquins particulièrement sordides mais je pense pouvoir affirmer que celui-ci les surpasse tous très largement. D’une part parce que c’est, à la base, un fait divers bien réel que Jack Ketchum nous livre ici en version romancée. D’autre part on assiste à une vague de violence qui va crescendo et dont les coupables pourraient être monsieur ou madame tout le monde, pas forcément des psychopathes en puissance, juste des gens qui pètent un câble et d’autres qui suivent le mouvement ; pour simplifier on assiste à un déferlement extraordinaire de violence et de perversités chez des gens ordinaires (ce qui n’excuse en rien leurs agissements), et c’est bien là que ce bouquin est dérangeant…. Bien sûr le fait que la victime soit une gamine déjà éprouvée par la perte brutale de ses parents ne fait que rajouter à la dureté du récit. Mais plus que tout c’est le narrateur qui contribue à rendre l’ensemble malsain, bien qu’il ne participe pas directement aux violences infligées à Meg il en est le spectateur volontaire, partagé entre une espèce de fascination morbide et l’excitation d’une pseudo position de force ; ce n’est que plus tard (trop tard) que la culpabilité se fera plus pressante.
L’auteur ne s’encombre pas de figures de style, le bouquin est sensé être le témoignage de cet ado, plus de 30 ans après les faits, c’est du brut de décoffrage et ça ne fait que contribuer à rendre ce récit plus réel, sans un peu comme si c’était votre voisin de troquet qui se livrait à vous… Un livre à ne pas mettre entre toutes les mains, âmes sensibles s’abstenir !
Mais est-ce que c’est bien ? car l’étalage de la violence pour être trash ne m’intéresse pas trop trop… j’ai envie d’un peu de fond, d’autre chose que cette violence.
Ce n’est pas juste pour le plaisir de faire dans la surenchère. l’intérêt c’est justement de voir la montée en puissance de la folie qui semble s’emparer des tortionnaires. Ca commence par quelques réprimandes pour finir franchement hard.
L’intérêt réside dans la réaction du narrateur face aux événements auxquels il assiste. Et dans la description de la personnalité des différents intervenants, dont la victime, Meg qui fait preuve d’une force et d’une volonté incroyables.
Je suis partagée… j’essayerais de voir si je peux le trouver d’occasion
Si tu veux je l’ai en numérique, je peux te l’envoyer par mail