[BOUQUINS] Tom Clancy – Mort Ou Vif

T. Clancy - Mort Ou Vif7 ans ! Et oui les fans de Tom Clancy auront dû patienter sept longues années avant que l’auteur ne se décide à donner une suite aux aventures de Jack Ryan Jr, c’est enfin chose faite avec Mort Ou Vif qui aligne plus de 900 pages en deux volumes dans sa version française.
Comme souvent il est difficile de proposer un résumé efficace d’un bouquin de Tom Clancy tant l’action se joue sur plusieurs fronts simultanés et c’est plus que jamais le cas avec ce roman, du coup, et pour faire simple, je me contenterai d’un copier/coller de la quatrième de couverture : « Le Campus : une organisation secrète, créée sous l’administration du président Jack Ryan, chargée de traquer, localiser et éliminer les terroristes. Et tous ceux qui les protègent. Son pire ennemi : l’Emir, un tueur insaisissable, qui a programmé la destruction de l’Occident. Ses hommes : Jack Ryan Jr et ses cousins, plus quelques recrues de choc. Leur mission : prendre l’Emir. Mort ou vif ! »
Même si au départ on est un peu perdu par les diverses intrigues qui se jouent çà et là de par le monde (j’vous rassure tout finit par s’imbriquer au fil des pages), Tom Clancy réussit à nous plonger au coeur de l’action avec son inégalable souci de coller à la réalité du terrain. Certes parfois tout ça peut paraitre un petit peu trop technique mais perso ça ne me dérange pas, au contraire après quelques recherches via Google on peut se faire une vision encore plus précise des faits. Le côté visionnaire de Tom Clancy a souvent été mis avant (surtout après les attentats du 11 septembre 2001), il est toutefois anecdotique de noter qu’il y’a bien un événement qu’il n’a pas su prévoir (prédire ?) : la chute de Khadafi. En effet dans son récit le colonel est toujours à la tête de la Lybie mais je vous rassure il ne joue aucun rôle actif dans l’intrigue. A sa décharge toutefois les faits du bouquins sont sensés se dérouler sur le deuxième trimestre 2010 (il faut attendre le chapitre 79 pour trouver une date), difficile de ne pas être tenté de faire le rapprochement entre l’Emir et son CRO et Oussama Ben Laden (qui s’est lui aussi fait dézinguer l’année dernière soit dit en passant) et Al Qaïda (dans la réalité comme dans le bouquin l’ennemi désigné reste le terrorisme islamique, et les deux leaders sont à l’origine des attentats du 11 septembre 2001)…
Pour rester dans l’anecdotique s’il a fallu patienter 7 ans avant de pouvoir découvrir ce nouveau chapitre de la saga Ryan Jr, l’action quant à elle se déroule deux mois après les événements décrits dans Les Dents Du Tigre. Soit dit en passant ce précédent opus faisait un peu office de mise en bouche vers une nouvelle ère, passage de relai confirmé ici avec une intrigue bien plus fournie dans laquelle les « anciens » personnages de la saga jouent un rôle plus actif sans toutefois effacer la nouvelle génération.
Pour terminer ce post je ne m’attarderai pas sur le débat de savoir jusqu’où on peut aller dans la lutte contre le terrorisme et la pêche aux informations, personnellement je suis adepte de la tolérance zéro avec ce genre d’individus, tous les moyens sont bons pour arriver à les neutraliser ; si le prix à payer pour sauver des vies et de sacrifier ces enfoirés de fanatiques alors autant sauver ceux qui méritent de l’être… Après tout le Paradis et ses vierges viendront récompenser le prétendu martyre, pour ma part j’espère surtout que c’est la douleur la dernière chose qu’il retiendra avant de rendre son dernier souffle, une douleur omniprésente et omnipotente avant de sombrer dans le néant de la mort.
Quoi qu’il en soit Tom Clancy n’a pas perdu la main quand il s’agit de nous faire vibrer au rythme de son roman mené à 100 à l’heure sur tous les fronts ; les 900 pages sont passées comme une lettre à la poste et j’ai déjà hâte de découvrir la suite… Et oui il ne fait aucun doute que la traque aux terroristes ne s’arrêtera pas aussi abruptement, d’autant que nombre d’autres questions restent en suspend à la fin du bouquin. Espérons simplement qu’il ne nous faudra pas encore 7 ans d’attente avant de pouvoir lire la suite !

[DVD] Le Discours D’un Roi

Le Discours D'un RoiNotre unique pause cinéphile du weekend aura été pour le film de Tom Hooper, Le Discours D’un Roi… A défaut d’avoir eu la quantité on peut se consoler en se disant que la qualité aura été au rendez-vous.
Le Duc d’York, Albert (Colin Firth), fils cadet du roi George V, souffre de bégaiement et perd tout ses moyens quand il doit prononcer un discours. Un handicap qui tend à le rendre facilement colérique. Il a déjà consulté de nombreux spécialistes sans succès jusqu’à ce que son épouse (Helena Bonham Carter) ne fasse appel à un thérapeute du langage aux méthodes peu conventionnelles mais dont les résultats sont éloquents (Geoffrey Rush). Si au départ les relations entre les deux hommes sont plutôt tendues il va progressivement naître entre eux une amitié indéfectible tandis que de plus en plus le Duc d’York est pressenti, presque malgré lui, pour succéder à son père alors que les affres de la seconde guerre mondiale menacent le royaume…
Je ne saurai dire ce qui m’a attiré dans ce film, sans doute une part de curiosité face à son immense succès autant critique (l’an dernier il a raflé la mise partout où il a été en compétition, dont 4 Oscar)) que public ; c’est vrai que, à la base, ce n’est pas franchement le genre de film qui retient mon attention (à tort ou à raison… mais j’assume). En l’occurrence je reconnais humblement que j’aurai eu tort de passer à côté d’un spectacle d’une telle qualité. Pas d’action à tout-va, pas de suspense à couper au couteau… Et pourtant on ne s’ennuie pas une minute, tout le film repose sur la justesse du jeu des acteurs qui nous touchent droit au coeur. Bien sûr il y a en premier lieu le duo formé par Colin Firth en noble bègue et colérique, et Geoffrey Rush en thérapeute au flegme indémontable 100% british mais il ne faut pas non plus oublier l’épouse, Helena Bonham Carter, qui, même si elle se tient en retrait du fait du protocole, n’en est pas moins omniprésente pour soutenir son mari. Ca fait du bien de temps en temps de pouvoir se régaler d’un film qui doit toute son efficacité au seul jeu de ses acteurs, sans user et abuser d’artifices ; ceci dit je ne crache pas non plus sur un bon thriller bourré d’action ou un film fantastique truffé d’effets spéciaux, disons que Le Discours D’un Roi est le genre de film qui nous fait réellement prendre conscience de la difficulté du métier d’acteur.
Si le film s’arrête sur l’entrée en guerre du Royaume-Uni et le fameux discours de George VI, le souverain portera la couronne jusqu’à sa mort en 1952 et sera, tout au long de son règne, assisté de son thérapeute et ami Lionel Logue. C’est sa fille, Elisabeth II (que l’on aperçoit enfant dans le film), qui lui succédera et qui, aujourd’hui encore, occupe Buckingham Palace.