J’ai poursuivi mon escapade nordique mais en m’éloignant du personnage de Harry Hole et même du polar pur et dur pour un petit détour par le thriller teinté de fantastique avec La Librairie Des Ombres de Mikkel Birkegaard, roman dont je n’avais jamais entendu parler mais dont le pitch m’a tout de suite attiré.
A la mort de son père, avec qui il était fâché depuis une vingtaine d’années, Jon Campelli, un avocat danois, hérite de la librairie familiale. Rapidement il découvre que son père était un membre influent des Lettore, une société secrète capable d’influencer votre manière de lire ou de percevoir un texte ; en effet les Lettore se divisent en deux groupes, les Emetteurs qui transmettent leurs pensées et leur vision des choses à travers les textes qu’ils lisent à haute voix et les Récepteurs qui sont capables de lire dans l’esprit des lecteurs et d’agir sur leur propre volonté. Mais surtout Jon apprend que son père pourrait bien avoir été assassiné et que ce n’est que le début d’un vaste complot, mais qui tire les ficelles ? Un traître au sein des Lettore ? Emetteur ou récepteur ? Une organisation parallèle dont les buts seraient bien moins innocents que ceux des Lettore qui ne cherchent qu’à promouvoir le plaisir de lire ? Pour le savoir Jon va devoir enquêter dans un milieu dont il ne soupçonnait même pas l’existence…
Alléchant non ? Forcément pour le lecteur chevronné que je suis un bouquin mettant en avant les pouvoirs de l’écrit ne pouvait qu’être source de bien des promesses, peut être que j’en attendais trop mais franchement je trouve que ce roman et bien en deçà de toutes mes attentes. Et pourtant il paraît que c’est un best-seller au Danemark… Hmouais, on va dire que c’est la traductrice qui a fait un boulot de sagouin alors, vu que le style est d’une incroyable lourdeur et donc du coup la lecture est loin d’être fluide, presque poussive par moments, mais malheureusement il n’y a pas que ça qui nuise au bouquin.
L’intrigue, pourtant bien amorcée, semble échapper à l’auteur au fil des chapitres tant et si bien que le final laisse un arrière goût amer de travail bâclé. Tout est superficiel et creux, des personnages au scénario qui flirte avec un fantastique grotesque, franchement c’est une cruelle désillusion ce bouquin. Pour vous dire j’ai mis plus longtemps à lire ces 500 pages au format poches que les 1200 du dernier Stephen King en grand format…
Espérons que le prochain roman, lui aussi choisi sur un coup de tête, soit une agréable surprise mais au vu des réactions lues çà et là je suis plutôt confiant (même si je n’accorde que peu de crédit aux critiques avant de faire un choix… La preuve avec La Librairie Des Ombres qui a été descendu en flèche par de nombreuses critiques).