[MUSIC] Double coup de coeur Made in France

Coups de coeurZaz – Recto Verso

Deuxième album studio pour la jeune (33 ans) chanteuse de Tours qui s’est fait connaître en 2010 avec le single Je Veux et qui depuis semble être devenue l’étoile montante de la nouvelle scène française. Elle fait partie des rares artistes se revendiquant de la variété française qui s’exportent bien à l’étranger (et pas seulement en Europe).
Sans surprise la chanteuse reste dans le même registre en proposant quatorze titres plein de légèreté et de fraîcheur sur des mélodies teintées de pop, de rock et de jazz. L’album est lancé par le single On Ira qui nous met tout de suite dans l’ambiance. Pour ma part j’ai un faible pour le titre Si (rien à voir avec le célèbre poème de Rudyard Kipling) dont je trouve les paroles particulièrement touchantes.
Bien consciente de sa relative inexpérience dans le monde de la variété française la chanteuse préfère se produire dans des petites salles afin de se rôder avant de se lancer dans un live plus ambitieux ; depuis 2011 elle a intégré la troupe des Enfoirés, de quoi contribuer à la familiariser avec les grandes scènes.

Melissmell – Droit Dans La Gueule Du Loup

Changement de registre avec le second album du groupe mené par la voix de Mélanie Coulet, qui est apparu sur les ondes en 2011 avec le single Aux Armes et dont j’ai déjà chroniqué leur premier album (à lire ici).
Là encore on reste en terrain connu avec notamment la voix unique de la chanteuse, des mélodies franchement rock et des chanson à textes mêlant poésie et révolte. Même si l’on sent toutefois moins de rage que dans leur premier album, on retrouve avec plaisir un rock à vif façon Mano Solo ou encore Bertrand Cantat.
Difficile sinon impossible d’extraire un titre en particulier parmi les dix (onze en comptant l’instrumental qui enchaîne après le dernier morceau) qui nous sont proposés ici sont parlants ; je retiens toutefois Rock N Roll dans lequel elle dénonce la mort du vrai esprit rock, Les Brebis où elle revendique sa liberté et surtout s’inquiète du comportement « mouton » de ses contemporains et La Colère pour ses paroles et sa mélodie apaisés.

 

[MUSIC] Deep Purple – Now What ?!

Deep Purple - Now What ?!Dans la famille hard rock je demande les grands-pères… Et oui Deep Purple est de retour dans les bacs après huit ans de silence, leur dernier opus, Now What est leur dix-neuvième album studio en 40 ans de carrière (le groupe a été fondé en 1968 mais a fait un break entre 1976 et 1984). Pour la petite histoire le groupe est considéré par beaucoup comme l’un piliers fondateurs du hard rock, libre à chacun d’aimer ou non mais ça force tout de même le respect. En quarante ans le groupe a connu quelques changements dans sa composition, la dernière en date étant le départ de leur claviériste, Jon Lord début 2002 (décédé l’an dernier des suites d’un cancer du pancréas) ; toutefois les deux Ian, Gillan au chant et Paice à la batterie, sont toujours fidèles au poste.
Que vous dire donc ce nouvel album ? Certes on ne retrouve pas la niaque musicale de leurs débuts mais d’un autre côté ils ne sont pas non plus de première fraîcheur (64 ans de moyenne d’âge et 67 pour Ian Gillan), il est donc assez normal que leur style ait évolué au fil des années. A défaut d’être encore franchement hard ça reste très rock avec un son qui dépote bien.
A Simple Song, premier titre de l’album démarre tout en douceur comme une balade ; pas désagréable comme mise en bouche mais ce n’est pas franchement ce que l’on attend de Deep Purple, heureusement à partir de la deuxième minute les choses se décantent, la guitare et la batterie se font plus agressives.
Tous les titres se valent plus ou moins, rien de transcendant mais ça reste globalement d’une écoute agréable et surtout aux sonorités variables d’un titre à l’autre. Mention spéciale pour le titre Above And Beyond qui n’est peut être pas le meilleur de l’album mais qui est un hommage à Jon Lord (tout l’album lui est dédié). Sinon j’ai un faible pour les titres Blood From A Stone et It’ll Be Mine, pas vraiment les plus « nerveux » de l’album mais je trouve leurs mélodies très réussies.
Pas vraiment un album indispensable à la discographie de Deep Purple mais il ne dénote pas pour autant, à part peut être pour les plus intransigeants des fans de la première heure…

[MUSIC] Vigon Bamy Jay – Les Soul Men

Vigon Bamy Jay - Les Soul MenRetour à la musique avec un album de reprises de grands standards de la soul et du R’n’B, réadaptés et réinterprétés par le trio Vigon Bamy Jay et réunis dans l’album Les Soul Men.
Avant de vous parler de l’album en soi je me permets de revenir sur les interprètes qui ne sont pas forcément connus du grand public. Vigon s’est fait un nom sur la scène nationale et même internationale dans les années 60/70 avant de signer un retour gagnant en 2012 en participant à l’émission de télé-réalité de TF1, The Voice (il sera éliminé juste avant les phases finales mais son passage suffira à relancer sa carrière). Bamy (Erick Bamy) n’est pas un inconnu pour les fans de Johnny Hallyday, puisqu’il a été son lead-chorist, coordinateur de spectacle et même parfois compositeur entre 1975 et 2000 ; en 2010 il participe à l’émission de M6, La France A Un Incroyable Talent dans laquelle il sera éliminé en finale. Enfin Jay (Jay Kani) est le cadet du trio, il a été le leader des Poetic Lover dans les années 90.
Comme beaucoup j’ai découvert le trio via le single Feelings (interprété pour la première fois par Morris Albert et ayant fait l’objet de nombreuses reprises), j’ai tout de suite été séduit par la symbiose entre ces trois voix ayant chacune leur sonorité et leur tonalité ; l’impression sera confirmée tout au long de l’album, c’est ce mix vocal qui réussit à donner à leurs reprises une identité propre sans pour autant rompre totalement avec les originaux.
Je ne m’attarderai guère sur la jaquette du CD qui est aussi classique qu’efficace, les trois artistes en pied, leur nom et le titre de l’album ; difficile de faire plus sobre sans tomber dans l’abstrait. Insérons l’album dans la platine et entrons dans le vif du sujet.
Je suis certain que toutes les mélodies vous « parleront », sans forcément être capable de mettre un titre dessus vous les aurez déjà entendues plus d’une fois. Comme je l’ai dit précédemment la véritable force de l’album vient de la variété vocale des interprètes qui redonne vie à ses classiques loin d’être oubliés. Alors que certains morceaux peuvent démarrer sur un a priori négatif, je pense notamment à Can’t Take My Eyes Off You (interprétée à l’origine par Frankie Valli mais ayant fait l’objet de nombreuses reprises) ou Unchained Melody (de Todd Duncan dont la reprise la plus connue est celle des Righteous Brothers, sans oubblier la version de Bobby Hatfield que l’on entend dans le film Ghost), au final le trio réussi à tirer brillamment son épingle du jeu. Le seul « raté » (et encore le mot est un peu fort) selon moi est leur reprise de Dock Of The Bay (Otis Redding), il manque un je ne sais quoi pour que la sauce prenne.
L’album se termine sur deux titres français qui s’éloignent de la soul et du R’n’B puisqu’il s’agit des chansons Les Moulins De Mon Coeur (Michel Legrand) et Quand Les Hommes Vivront D’Amour (hymne pacifiste du québécois Raymond Levesque, repris par bien d’autres artistes francophones) ; deux titres en rupture avec le reste de l’album mais qui ne choquent pas outre mesure, au contraire ils constituent une bonne conclusion pour un album tout en finesse.
Malgré un léger couac cet album est un régal pour les oreilles, idéal pour commencer en douceur la journée (même si généralement je préfère commencer avec du son plus brut de décoffrage) ou mieux encore pour récupérer d’une journée de boulot, à écouter dans le calme, un verre à la main. Mon principal regret restera que l’album n’ait pas été plus long, onze titres et moins de quarante minutes ça fait un peu léger à mon goût…

[MUSIC] Bon Jovi – What About Now

Bon Jovi - What About Now
J’vous avais promis d’avantage de chroniques musicales sur ce blog et le « hasard » a justement voulu que mon chemin croise un nouvel album d’un groupe que j’apprécie tout particulièrement.
Bon Jovi reste pour moi une des valeurs sures du rock contemporain, certes avec le temps sa musique s’est adoucie, passant du soft metal à du rock plus classique, avec quelques ballades fort sympathiques. Je n’hésiterai pas à affirmer que je n’ai jamais été déçu par leurs albums (hormis peut être l’escapade en solo de Jon) donc c’est presque fébrile que j’ai lancé leur dernier opus, What About Now.
Je ne m’attarderai pas sur la jaquette qui est à chier, autant passer direct par la case écoute. Le premier titre, Because We Can démarre. Heu… Y’a un bug là, c’est pas Bon Jovi ça, va falloir que j’aille échanger le CD… Que nenni, pas de bug dans la matrice c’est bien le dernier Bon Jovi.
Bon OK la douche froide passée (elle dure quand même 4 minutes) on enchaîne sur une ballade qui renoue avec « leur » son, ouf ça rassure… Oui mais non, enfin presque. La suite n’est pas désagréable, on a même le droit à quelques ballades très réussies, mais dans l’ensemble on ne sent pas la griffe Bon Jovi. Je veux bien qu’avec le temps et l’âge ils aient décidé de mettre de l’eau dans leur vin mais à ce niveau c’est quasiment vendre son âme au diable… Pas la moindre sonorité rock, on hésite entre pop, folk et country, pas franchement de la daube (les ballades sauvent l’album du naufrage) mais pas loin. Le simple titre That’s What The Water Made Me (C’est ce que que l’eau a fait de moi en français) aurait dû me mettre en garde !
Certains salueront peut être une reconversion réussie mais je ne fais pas partie de cette engeance. On va espérer que ce n’est qu’un moment d’égarement et qu’ils feront mieux la prochaine fois… Béni soit l’inventeur du MP3 (et les uploaders du monde entier), la pré-écoute m’aura évité un achat regrettable !

[MUSIC] Quelques notes de musique…

Comme vous avez déjà pu le constater je ne consacre pas des masses de chroniques à la musique alors que je passe mon temps à en écouter et que j’ai des goûts très éclectiques en la matière ; je passe allégrement du métal (heavy, industriel ou symphonique) à la musique classique en passant par le rock, le jazz ou encore la variété… Au final il n’y a guère que le rap et la techno que je n’écoute quasiment pas. Il est toutefois des albums qui me poussent à sortir de mon silence…

D. Bowie & Madness
David Bowie – The Next Day (2013)

Si je place l’album de David Bowie en première position de ce doublé musical ce n’est pas au privilège de l’âge mais surtout parce que la sortie de son album, The Next Day, est certainement l’une des plus attendues par de nombreux fan et sera sans doute considérée comme l’une des sorties majeures de cette année 2013. Je dis ça en essayant de me montrer aussi neutre que possible, je ne compte pas en effet parmi les inconditionnels de David Bowie même si je lui reconnais un indéniable talent artistique malgré une carrière ponctuée de hauts et de bas.
Incontestablement l’album The Rise And Fall Of Ziggy Stardust And The Spiders From Mars (1972) laissera une trace indélébile dans l’histoire du rock ; c’est avec cet album que j’ai « découvert » David Bowie au début des années 80 et il m’a littéralement laissé sur le cul (je continue d’ailleurs de l’écouter régulièrement). Ensuite je me suis laissé bercer par les albums du moment, tels que Let’s Dance (1983) et Tonight (1984) avant de décrocher progressivement… A 66 ans et après dix ans de mutisme David Bowie crée la surprise en annonçant, single à l’appui, la sortie d’un nouvel album. Et c’est justement parce que ce single (Where Are We Now) a réussi à titiller mon oreille que j’ai décidé de craquer pour l’album.
Commençons par le visuel, la couv’ est sobre et sombre, pas franchement de quoi attirer le regard du quidam moyen, à moins de savoir ce que l’on cherche le disque passerait presque inaperçu, noyé dans la masse des rayonnages d’un disquaire (d’autant que même le nom de l’artiste n’est pas particulièrement mis en avant).
Après les yeux passons aux oreilles. Dès les premières notes on se surprend à dodeliner de la tête et à battre la cadence, la voix de Bowie est toujours aussi envoutante, quant aux mélodies elles sont soignées et apportent une réelle musicalité à l’ensemble de l’album. Le chanteur et ses musiciens nous offrent un album qui méle habilement les sonorités, on virevolte du rock au funk en passant des ballades douces et des mélopées plus originales mais toujours avec la même maîtrise. La musique sert véritablement le chanteur sans jamais effacer sa voix (il faut dire que malgré son âge Bowie a encore du coffre). Globalement l’album dégage une atmosphère plutôt sombre ce qui ne l’empêche pas d’être un régal pour nos oreilles.
Incontestablement un retour gagnant qui ravira les fans… et les autres !

Madness – Oui Oui Si Si Ja Ja Da Da (2012)

Ah que voilà une chronique que j’aurai dû écrire il y a plusieurs mois mais à force de repousser l’idée elle a fini par passer à la trappe. Certes la sortie d’un album de Madness n’a sans doute pas le même impact que celle du dernier David Bowie mais pour moi ça me fait toujours chaud au coeur de les retrouver… Après un retour gagnant en 2009 (après dix ans sans nouveautés et un album de reprises) avec The Liberty Of Benjamin Folgate qui nous faisait découvrir des titres aux sonorités plus pop que leur habituel ska nombreux sont ceux qui attendaient de voir si le groupe britannique réussirait à transformer l’essai. Avant la sortie de l’album le groupe avait tout de même fait deux apparitions remarquées en août 2012, d’abord pour le jubilé de la Reine d’Angleterre puis lors de la cérémonie de clôture des JO.
Un petit retour en arrière s’impose, Madness m’aura accompagné sur de nombreuses soirées plus ou moins arrosées de ma « folle jeunesse », de fait de nombreux titres du groupe font et feront toujours vibrer en moi une certaine nostalgie. One Step Beyond marquait la fin de soirée en boite et le début d’une série de cinq ou six pogos endiablés. It Must Be Love me rappelle la déception d’un pote qui venait de se manger un râteau auprès de sa supposée dulcinée et qui nous le passait en boucle. Je pourrais en citer de nombreux autres mais Madness c’est surtout le souvenir d’un groupe de potes, j’en vois encore certains de temps à autre, d’autres ont quitté la Calédonie et quelques uns ont tout simplement quitté ce bas monde…
Fermons l’album de souvenirs pour nous consacrer à leur nouvel opus, Oui Oui Si Si Ja Ja Da Da (ah que voilà un titre bizarroïde). La couv’, signée Peter Blake (qui a illustré le fabuleux Sgt. Pepper des Beatles) me laisse indifférent, pour tout dire j’aurai même tendance à la trouver moche, heureusement que le mot Madness attire tout de suite le regard.
Ce qui surprend dès la première écoute de l’album est sa diversité musicale, il n’y a pas deux morceaux qu se ressemblent, Madness jongle avec les genres (ska, disco, pop, jazz, reggae…) et les combine même au sein de ses différentes compositions. Ce coktail sonore ayant pour point commun un pep’s tonifiant donne une réelle originalité à l’album et bien entendu la voix de Suggs (Graham McPherson) est toujours aussi entraînante et se marie efficacement à toutes les mélodies.
Non seulement Madness confirme un retour gagnant mais en plus le groupe réussit encore à nous surprendre.

Promis à l’avenir j’essayerai de me montrer plus réactif à l’actualité musicale qui me touche (en bien ou en mal)…

[MUSIC] Francis Cabrel – Vise Le Ciel (Bob Dylan Revisité)

Francis Cabrel - Vise Le CielFrancis Cabrel n’est pas une machine à chanter comme de nombreux auteurs de variétés contemporains, il aime prendre son temps entre deux albums pour nous offrir une pépite à chaque fois. Autant vous dire que j’attendais avec impatience le successeur Des Roses Et Des Orties (sorti en 2008).
Je vous avouerai très honnêtement que j’ai un peu tiqué en apprenant que Vise Le Ciel, serait un album de reprises en français de titres de Bob Dylan. D’une part ça a déjà été fait bien avant lui par Hugues Auffray qui a d’abord repris quelques titres dans les années 60 avant de sortir les albums Chante Dylan (1997) et New Yorker (2009). Mais je ne peux surtout m’empêcher de ressentir une certaine frustration, quatre ans d’attente et d’espérance pour un album de reprises ce n’est pas évident à digérer.
Bon alors que vaut, aussi impartialement que faire se peut, cet album ? La voix de Cabrel et son rythme s’accorde bien au répertoire de Dylan, les titres (pas forcément parmi les plus connus du chanteur) sont harmonieux et plutôt agréables à écouter. Toutefois si Cabrel réussit à s’approprier les titres il ne leur donne pas assez de caractère pour faire oublier les originaux (d’un autre côté je doute fort qu’il ait eu cette prétention) du coup je ne peux m’empêcher d’entendre Dylan dans ma tête. Pour moi la seule chanson qui tire vraiment son épingle du jeu est L’Histoire D’Hollis Brown, sans doute justement parce qu’elle raconte une histoire.
Sans surprise mon verdict final sera donc mitigé, certes l’album est globalement agréable à écouter mais il n’a aucune identité propre contrairement aux autres albums de l’artiste ; la frustration préalable reste donc intacte après plusieurs écoutes (justement pour ne pas porter un jugement trop hâtif)…
Un peu court comme chronique je le reconnais volontiers mais c’est malheureusement tout ce que m’inspire cet album et franchement je n’aurai jamais cru pouvoir dire ça d’un CD de Cabrel. Si vous voulez un bon album de reprises je vous conseille plutôt Patricia Kaas Chante Piaf, c’est pas le même registre mais c’est une totale réussite, les titres ont été ré instrumentalisés et la voix de Patricia Kaas épouse parfaitement le répertoire de La Môme Piaf.

[Zik News] Diana Krall – Glad Rag Doll

Diana Krall - Glad Rag DollComme vous le savez si vous me suivez depuis un certain temps je ne consacre pas beaucoup de posts à des chroniques musicales, et pourtant je passe mon temps à écouter de la zik et à récupérer des albums divers et variés (mes goûts musicaux sont très éclectiques). Si je poste ici c’est soit pour partager un coup de coeur, soit pour vous faire découvrir un truc qui sort de l’ordinaire…
Ca fait plus de 10 ans que je « suis » la carrière musicale de Diana Krall et j’avoue ne jamais avoir été déçu par un de ses albums depuis The Look Of Love (sorti en 2001), elle fait incontestablement partie des voix qui comptent sur la scène jazz internationale aussi quand j’ai appris que la lady sortait un nouvel album, Glad Rag Doll je me suis rué dessus sans la moindre hésitation.
La première surprise est visuelle avec une jaquette loin de la sobriété habituelle de Diana Krall, l’artiste, légèrement vêtue, prend une pose sensuelle, aguicheuse juste ce qu’il faut sans être vulgaire ; il faut dire qu’à 47 ans la jazzy woman a encore des atours forts sympathiques. Mais le « choc » est surtout sonore, la chanteuse a renoncé au jazz pour nous offrir un album de reprises modernisées de standards du blues et le résultat est plutôt bluffant. Ce n’est pas une surprise de découvrir que la voix de la chanteuse est particulièrement bien adaptée au genre, par contre si le piano est toujours présent il se fait plus discret, globalement les mélodies sont plus « musclées » que dans les précédents albums de la chanteuse.
L’avenir nous dira si c’est un véritable tournant dans la carrière de Diana Krall ou s’il s’agit juste d’une incartade histoire de se faire plaisir. Pour ma part je trouverai dommage qu’elle renonce définitivement au jazz car c’est vraiment un domaine où elle excelle. Toutefois force est de reconnaître que cette escapade bluesy est aussi une totale réussite et un pur bonheur pour les oreilles.
A noter que cette année a aussi vu la sortie du nouvel opus d’une autre grande voix de la scène jazz féminine, en effet Melody Gardot nous offre The Absence, et, étrange coïncidence, elle aussi a délaissé le son jazzy pour s’aventurer vers d’autres sonorités (avec des mélodies fortement teintées de rythmes sud-américains).

[MUSIC] SuperHeavy – SuperHeavy

SuperHeavyQuel est le point commun entre Mick Jagger (chanteur et leader des Rolling Stones), Dave Stewart (co-fondateur, guitariste/claviers de Eurythmics), Joss Stone (chanteuse de soul/jazz), Damian Marley (fils cadet de Bob Marley et lui-même chanteur de reggae) et A.R. Rahman (compositeur indien de musique de films, dont Slumdog Millionaire) ? La réponse est SuperHeavy, un « supergroupe » les réunissant tous au sein d’un même projet musical et dont le premier album est sorti il y a peu (septembre 2011).
La chose s’appelle SuperHeavy (ils se sont pas trop cassés le cul pour trouver un titre) et se propose de combiner leurs trois influences : rock, reggae et musique indienne. Un pari plutôt osé qui risque de surprendre plus d’un fan ; c’est donc un tantinet échaudé par l’expérience Lulu (Lou Reed & Metallica) que je me suis lancé dans l’écoute de cet album.
Que vous soyez fan de l’un ou l’autre des artistes composant SuperHeavy il va falloir aborder l’album en oubliant ce que votre chouchou a fait auparavant, le deal étant justement de proposer quelque chose de nouveau susceptible de devenir la marque de fabrique du groupe. Les fans des Stones risquent d’être déçus par un son « trop reggae » alors que les inconditionnels de Damian Marley trouveront au contraire une influence « trop rock »… Bref l’idée est bel et bien de proposer un mix entre les deux genres avec une touche de World Music ; au final on obtient un album inclassable dont la plupart des morceaux sont sur un ryhtme reggae boosté rock. Et très franchement je trouve que ça passe plutôt bien, à vrai dire seuls les quelques morceaux hindis me dérangent mais c’est plus viscéral qu’autre chose (je ne supporte pas ce genre, même dilué dans du reggae/rock). Certes l’album ne restera sans doute pas dans les annales mais il a au moins le mérite de proposer quelque chose d’original dans un univers musical de plus en plus formaté ; à écouter par curiosité…

Miracle Worker le premier single de SuperHeavy

[MUSIC] Lou Reed & Metallica – Lulu (2011)

LuluPause culturelle ON – Difficile d’imaginer une collaboration entre Lou Reed, anciennement chanteur/leader du Velvet Underground (groupe rock psychédélique/alternatif) avant de partir sur une carrière en solo plus rock sans toutefois jamais vraiment percer de le box office, et Metallica, les vieux de la vieille du métal à la carrière en dent de scie ; certains n’ont pas hésité à parler d’alliance contre-nature à l’annonce du projet Lulu. Pari d’autant plus osé que l’album se veut une adaptation musicale modernisée d’un opéra inachevé d’Alban Berg, lui même inspiré de deux textes du XIXème siècle du dramaturge allemand Frank Wedekind. Si l’initiative du projet revient à Lou Reed celui-ci se borne à assurer le côté vocal (narré, psalmodié mais rarement chanté) tandis que Metallica prend en charge la partie musicale du projet (les différents titres de l’album sont co-composés par les deux artistes). – Pause culturelle OFF
Concrètement je n’ai eu l’idée de me pencher sur cet album que par une curiosité motivée par la déferlante de critiques négatives qui semble coller à la peau du projet depuis son annonce jusqu’à la sortie de l’album (les réactions les plus incisives provenant des fans de Metallica). Me considérant moi-même comme un fan de Metallica (ce qui ne m’empêche nullement de reconnaître qu’ils ont aussi pondu de grosses daubes durant leur carrière musicale) j’ai donc décidé de me forger ma propre opinion en testant la chose.
Alors pour commencer à quel genre s’attendre : rock progressif ou métal ? A ce stade je pense qu’on peut parler de rock expérimental, à moins de se borner à dire que c’est indéfinissable mais ça fait un peu simpliste. On a clairement connu des compos de Metallica plus inspirées (et plus rock) mais au final ce qui me dérange le plus dans l’histoire c’est Lou Reed, il parle, crie, marmonne, psalmodie ses textes ; ça ne colle pas à la musique et du coup on ne peut s’empêcher de se demander dans quel merdier s’est encore fourré Metallica (pourtant encore auréolé de la gloire de leur dernier album, Death Magnetic). D’autre part les morceaux sont longs (entre 4 minutes 30 et presque 20 minutes, les 10 titres tiennent sur 2 CD), à moins de se pencher sur les textes (ce que je n’ai pas fait… et ne ferai pas) le tout semble répétitif.
Je vous livre là une réaction à chaud après une première écoute, je vais me repasser l’album (pas tout de suite !!!) afin de voir s’il y a moyen de temporiser mais c’est bien souvent la première impression qui demeure. Si besoin je ferai un – Edit – en fin de post mais franchement je doute de sortir enthousiaste d’une seconde, voire d’une troisième écoute…

Pour vous faire une idée de la chose je vous propose une vidéo du premier single extrait de l’album, The View.

[MUSIC] Hugh Laurie – Let Them Talk

Hugh Laurie - Let Them Talk Quand j’ai entendu que Hugh Laurie, qui interprète l’inimitable et génial Dr House, avait l’intention de pousser la chansonnette j’avoue avoir eu un sourire sceptique. Avant de faire l’acteur il s’était essayé à l’écriture avec Tout Est Sous Contrôle (lire ma chronique), certes le résultat était plutôt agréable à lire mais, en toute objectivité, son roman ne restera pas dans les annales. Et voilà qu’aujourd’hui notre brave toubib nous sort un album dédié au Blues intitulé Let Them Talk ; c’est avec un sourire mauvais que j’ai lancé l’écoute de l’album, prêt à  le descendre avec un cynisme digne du Dr House…
Le premier titre, « St James Infirmary », démarre par un long instrumental dominé par le piano (joué par Hugh Laurie himself) et la basse, le sourire s’efface et l’oreille se tend, c’est sobre, agréable, ça flaire bon le Blues pur et dur. Merde c’était pas prévu ça ! Mais le sceptique revient à la charge : « OK le gars se débrouille bien au piano et s’est entouré de musicos qui assurent mais c’est par autant qu’il tiendra la route au chant ». Comme pour me prouver le contraire justement la voix de notre toubib/chanteur vient s’imposer sur la musique, puissante, rocailleuse, 100% bluesy… La claque !
Vous l’aurez compris Hugh Laurie remporte la mise haut la main. Les quinze titres sont des « classiques » de la grande époque du Blues, magistralement arrangés et modernisés tout en respectant l’esprit du Blues. La musique est envoûtante, teintée çà et là par quelques touches jazzy, la voix nous transporte sans escale dans le Sud des Etats-Unis. Rien à faire si je descendais l’album je serai malhonnête avec moi même, j ‘ai tout simplement été scotché et bluffé par les prouesses vocales et musicales que nous fait partager Hugh Laurie.
Si vraiment je voulais pinailler je pourrai regretter que l’album ne nous propose quelques titres originaux mais d’un autre côté il avait annoncé la couleur dès le départ donc ce serait malhonnête de l’accuser de vouloir jouer la carte de la simplicité (d’autant que ce sont plus que de simples reprises). Je le dis et je le répète je suis le premier surpris par cette claque musicale mais franchement c’est du miel pour mes oreilles et je ne bouderai pas mon plaisir de l’écouter en boucle.
Bravo doc je m’incline. Certes ça ne plaira pas à tout le monde mais comme le dit si bien le titre de l’album « Let Them talk », que l’on pourrait traduire par « Laisse les causer »…

St James Infirmary (pas de video, juste la jaquette de l’album)