Encore une avant première France Loisirs et encore un invité surprise dans mon challenge 100% thriller au programme de cette chronique littéraire (ce qualificatif étant employé sans la moindre prétention de ma part), place donc à L’Ecorcheur De Portland signé James Hayman.
L’inspecteur Michael McCabe a choisi de s’installer à Portland pour offrir à sa fille un cadre de vie plus serein que New-York mais c’était aussi l’occasion de s’éloigner de son ex-femme. Quand le corps de Katie Dubois, une adolescente disparue depuis une semaine, est retrouvé, le coeur soigneusement prélevé, McCabe et sa partenaire se jettent à corps perdu dans cette enquête, d’autant que l’on signale la disparition d’une autre jeune femme, Lucinda Cassidy, au profil proche de celui de la victime. Refusant de croire à une simple coïncidence McCabe sait qu’il doit jouer contre la montre s’il veut sauver Lucinda et neutraliser le tueur…
Le moins que l’on puisse dire c’est que j’aurai pris mon temps pour venir à bout de ce bouquin (qui n’est pourtant pas un pavé), j’ai eu du mal à accrocher tout simplement. L’intrigue est intéressante mais un peu légère et parfois prévisible, les personnages (comme l’enquête) manquent de profondeur, l’auteur ne parvient pas à nous scotcher en retranscrivant le sentiment d’urgence. C’est pourquoi je sors de cette lecture avec un sentiment mitigé, la base était bonne mais la sauce a du mal à prendre ; toutefois je serai indulgent dans mes commentaires du fait qu’il s’agit du premier roman de l’auteur.
A la décharge de l’auteur qui n’y est pour rien, le titre français est maladroit, en effet stricto sensu le mot écorcheur fait penser à un tueur qui ôterait la peau de ses victimes alors qu’il n’en est rien ; bon d’accord ce n’est pas plus gênant que ça mais quand même la langue française est suffisamment riche pour ne pas embrouiller le lecteur avec des termes inappropriés.
James Hayman, qui fut, comme McCabe, officier au NYPD avant de déménager pour Portland, a indiqué qu’il souhaitait faire de McCabe un héros récurrent de ses romans, d’ores et déjà un second titre devrait sortir courant juin aux Etats Unis. L’occasion sans doute d’étoffer quelque peu la personnalité de McCabe tout en le confrontant à de nouvelles affaires criminelles, bien que n’ayant pas été totalement emballé par ce coup d’essai je suivrai de près la sortie française des prochains titres (le second McCabe est annoncé pour le mois de juin aux Etats-Unis)…
Jour : 25 février 2013
[BRD] Canalsat en dérangement… Vive le cinéma !
L’antenne parabolique de l’immeuble ayant décidé de jouer les filles de l’air ce weekend (pour une raison inconnue elle s’est cassée la gueule) nous avons donc dû improviser un programme cinéphile en Blu-ray (du coup je n’ai plus rien en attente) auquel est venu s’ajouter la première partie de la saison 5 de True Blood (mais j’y reviendrai dans la semaine, une fois que nous aurons visionné les 12 épisodes).
On commence en douceur avec Le Magasin Des Suicides, film d’animation réalisé par Patrice Leconte, adapté du roman de Jean Teulé.
La famille Tuvache gère le très florissant Magasin Des Suicides, qui, comme son nom l’indique, propose toute une gamme d’articles garantissant un suicide 100% mortel. La naissance du petit dernier, Alan, va bouleverser le quotidien de la famille, l’enfant est en effet l’incarnation même de la joie de vivre, en grandissant sa bonne humeur pourrait bien s’avérer contagieuse…
Avec pas loin de 50 films à son actif Patrice Leconte fait ici ses premiers pas dans l’animation en choisissant un format classique (pas d’images de synthèse ou de 3D) qui est particulièrement bien adapté à son scénario (soit dit en passant les graphismes sont très réussis) de même les quelques passages chantés s’intègrent bien à l’ensemble, lui conférant un air de comédie musicale sur un (trop) léger fond d’humour noir.
Ayant eu l’occasion de chroniquer le roman il y a quelques temps (lire ma chronique) celui-ci m’avait laissé un sentiment mitigé, une première partie vraiment originale et décalée qui, malheureusement, finit par perdre à la fois son rythme et son ton. L’adaptation de Patrice Leconte prend quelques libertés avec l’original mais globalement mon sentiment reste le même : sympathique mais pas transcendant.
Pas vraiment un dessin animé tout public du fait du thème abordé avec quelques touches d’humour noir (pas assez à mon goût) qui réussit tout de même à être divertissant et original (ce qui n’est déjà pas si mal).
Retour au cinéma avec des vrais gens pour la suite de notre programme avec The Secret, réalisé par Pascal Laugier.
Depuis quelques années les enfants de Cold Rock, petite ville minière en déroute, les enfants disparaissent mystérieusement ; les habitants attribuent ces soudaines disparitions à « The Tall Man« , un croque-mitaine des légendes urbaines. Julia (Jessica Biel), infirmière et médecin de la bourgade, ne prête qu’une oreille discrète à ces rumeurs, quand une nuit son fils, David, est enlevé sous ses yeux, elle se lance alors à la poursuite du ravisseur…
Un peu succinct comme synopsis mais il est difficile d’en dire plus sans en dire trop, ce qui sera un peu le cas de toute cette chronique. Pour sa première réalisation outre-Atlantique, le réalisateur français (à qui l’on doit notamment Saint Ange) s’attaque à un thriller original et riche en surprises. Tout le film est porté par Jessica Biel qui joue à la perfection sur l’ambiguïté de son personnage. Ne vous attendez pas à un film bourré d’action, la force du film réside d’avantage dans son ambiance oppressante et la psychologie de Julia.
Pour la petite histoire The Secret n’est pas le titre original du film, en VO il se nomme en effet The Tall Man, allez savoir quelle mouche a bien pu piquer les distributeurs pour donner un titre français en anglais ; ils ont sans doute dû juger que ça faisait plus vendeur (pour moi ça fait surtout plus con mais ça n’engage que moi).
Notre programme cinéma sera bouclé avec Des Hommes Sans Loi de John Hillcoat.
En pleine prohibition le comté de Franklin est réputé pour son alcool de contrebande de haute qualité, les frères Bondurant, Howard (Jason Clarke), Forrest (Tom Hardy) et Jack (Shia La Beouf), comptent parmi les nombreux bootleggers de la région. En refusant de graisser la patte d’un procureur corrompu ils se mettent à dos l’agent spécial Charlie Rakes (Guy Pearce), ce dernier va tout mettre en oeuvre pour couler leur business et éventuellement les neutraliser…
John Hillcoat m’avait bluffé avec son adaptation de La Route et je dois reconnaître qu’il est tout aussi efficace dans ce thriller/polar/western ; servi aussi par des acteurs en grande forme tous plus convaincants les uns que les autres (mention spéciale à Guy Pearce qui joue admirablement une pourriture de première). Autant vous prévenir tout de suite vous aurez très certainement envie de foutre des claques à Shia LaBeouf; son personnage se comporte en effet comme un trou du cul hors concours pendant quasiment tout le film… Ceci dit et au risque de me répéter, le film mérite franchement le détour.
Le film s’inspire de faits réels et notamment du récit de Matt Bondurant, le petit fils de Jack Bondurant (la tête à claques).
