[BOUQUINS] Ira Levin – Un Bonheur Insoutenable

I. Levin - Un Bonheur InsoutenableComme annoncé précédemment à peine Fahrenheit 451 achevé et commenté j’ai enchaîné sur le deuxième bouquin programmé pour le mois de juillet, Un Bonheur Insoutenable de Ira Levin. Naturellement encore de la SF au programme et, curieux hasard, encore une dystopie. Donc forcément tout au long de ce post je ferai quelques rapprochements avec le roman de Ray Bradbury.
Dans un futur indéterminé l’humanité est unifiée sous le nom de Famille, une seule langue est parlée, la destinée de tout à chacun est prédéterminée par un puissant ordinateur, UniOrd, qui contrôle et régente tout pour le bien de la Famille. Pour s’assurer une vie meilleure et plus agréable les individus doivent, mensuellement, se faire injecter une dose de traitement. Mais en grattant sous la surface de ce monde idéal le jeune Copeau découvre peu à peu que ces traitements ne servent qu’à annihiler toute forme de volonté et de libre arbitre ; il intègre alors un petit groupe de « rebelles » mais ceux ci se contentent de diminuer leur dose de traitement alors que Copeau souhaiterait s’affranchir d’UniOrd…
Me demandez pas pourquoi mais j’étais convaincu que Ira Levin était une femme, sans doute le prénom qui ne sonne pas très viril. Désolé pour la méprise (à titre posthume ce brave homme ayant mouru en 2007 de causes naturelles)… Il n’en reste pas moins que pour moi il était essentiellement l’auteur de Un Bébé Pour Rosemary (paru en 1967 et adapté au cinéma dans la foulée par Roman Polanski), ce n’est qu’en découvrant, tout à fait par hasard que ce classique du fantastique/horreur avait une suite (Le Fils De Rosemary, paru en 1997) que j’ai eu envie d’en savoir plus sur la personne… Mais je m’égare, revenons à nos moutons !
Un Bonheur Insoutenable est paru en 1970, comme dans Fahrenheit 451 (et peut être même plus encore) l’humanité a été formatée pour n’être qu’un ramassis de moutons qui vivent leur vie sans se poser de question, si chez Bradbury le livre était l’ennemi ici c’est le libre arbitre mais finalement ça revient plus ou moins au même, l’objectif final étant la pensée unique. C’est plutôt intéressant de constater que si les « révoltés » sont tous d’accord pour condamner le système et UniOrd, peu nombreux sont ceux qui ont le courage de quitter leur petit confort douillet et de réellement changer les choses ; comme souvent on trouve une large majorité de « brasseurs d’air » pour une poignée de véritables acteurs du changement. A quoi bon se rebeller contre un système si ce n’est pour le détruire ou au moins essayer de le changer ?
Je ne m’aventurerai pas à comparer les deux bouquins bien qu’ils soient assez proches dans leur approche et par certains aspects (notamment le rôle « nuisible » de la télévision et l’acceptation populaire d’une situation pourtant inacceptable), j’aurai tendance à dire que la mécanique mise en place par Ira Levin est encore plus implacable (le rythme me parait aussi plus trépidant) que celle de Ray Bradbury… Au final je ne peux que vous conseiller vivement ces deux titres pour aborder la dystopie, et bien entendu d’y ajouter 1984 de George Orwell (publié en 1949 mais qui demeure l’un des piliers fondateurs du genre).