Afin de ne pas déroger à nos bonnes habitudes nous nous sommes offerts une pause DVD samedi après-midi avec Buried, un thriller espagnol signé Rodrigo Cortès.
Quand Paul Conroy (Ryan Reynolds), un entrepreneur américain en mission en Irak, reprend connaissance après que son convoi ait été attaqué par des insurgés il ne lui faut que quelques minutes pour comprendre qu’il est enfermé dans un cercueil, enterré vivant. Outre son briquet Zippo il n’a pour seul contact avec l’extérieur un téléphone portable à moitié chargé. Non seulement il va devoir lutter contre sa propre panique mais aussi faire face aux exigences de ses ravisseurs et subir l’impuissance et l’incompréhension d’une administration américaine complètement dépassée…
Le jeune réalisateur espagnol signe là son second film (mais le premier sorti en France) et réussi à nous scotcher à notre fauteuil avec un seul acteur présent physiquement (les autres ne sont que des voix) et pour unique décor l’intérieur dépouillé d’un cercueil. Un pari osé mais la sauce prend parfaitement et l’on partage l’angoisse et le désespoir de son personnage principal tout au long de ce huis-clos particulièrement oppressant.
Contrairement à ce que je pensais avant de le regarder le film ne souffre d’aucune longueur, il faut dire aussi que l’on assiste au calvaire du prisonnier quasiment en temps réel et plus l’oxygène manque dans le cercueil plus l’on retient notre souffle, croisant même les doigts dans l’attente du dénouement. Certes on peut relever certaines incohérences (ou de simples interrogations) mais rien qui ne nuise réellement au film. On peut aussi s’interroger sur certaines actions du personnage mais essayez de vous imaginer dans la même situation : êtes vous absolument certain d’avoir un comportement parfaitement rationnel ? Personnellement j’en doute…
A défaut d’avoir un chef d’oeuvre entre les mains je dirai que l’on a un film maîtrisé et réussi qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière seconde. D’ores et déjà je compte bien suivre la carrière de Rodrigo Cortès et Buried restera encore longtemps dans le top 10 de mes films les plus oppressants (un genre dans lequel le cinéma espagnol semble vouloir se creuser une place d’honneur). Comme quoi il n’y a pas forcément besoin d’un budget faramineux et d’effets spéciaux hors du commun pour scotcher le spectateur, le talent compense tous les moyens techniques possibles et imaginables, Buried le prouve une fois de plus…