[BOUQUINS] Elizabeth McNeill – 9 Semaines ½

X-rated

E. McNeill - 9 semaines ½Petite escapade érotique en compagnie d’Elizabeth McNeill et son fameux et sulfureux récit autobiographique 9 Semaines ½.
Elizabeth, la narratrice, rencontre un inconnu lors d’un marché en plein air, ils sympathisent, dînent ensemble et, une chose en entraînant une autre, finissent par coucher ensemble. Leur relation durera neuf semaines et demi, période pendant laquelle il lui fera découvrir des facettes qu’elle ignorait de sa propre personnalité, poussant toujours plus loin leurs jeux sexuels…
Le texte est paru en 1978 mais reste intemporel, il faudra toutefois attendre 1983 pour apprendre que sous le pseudo d’Elizabeth McNeill se cache Ingeborg Day. Mais jamais l’auteure n’évoquera son pseudonyme ou ce texte, ni même l’adaptation cinématographique d’Adrian Lyne sorti en 1986. Elle n’aura d’ailleurs jamais l’occasion de lever le voile du mystère qui entoure ces fameuse 9 semaines ½ puisqu’elle s’est suicidée en 2011, à l’âge de 70 ans.
Peut être avez vous eu l’occasion de voir la version cinéma avec Mickey Rourke et Kim Basinger dans les rôles principaux (avant que le Botox ne les transforme en mutants bogdanoviens). Un film à l’esthétique visuelle irréprochable mais très kitch dans l’ensemble, et surtout très soft. Si oui, alors oubliez tout ce que vous savez, le récit d’Elizabeth McNeill est en effet beaucoup plus cru dans la description de la relation qu’elle a entretenu avec ce mystérieux amant (il n’est jamais nommé, encore un secret qu’elle a emporté dans la tombe).
Au fil de son récit Elizabeth McNeill alterne les chapitres racontant par le détail sa courte mais intense relation avec son amant, et ceux, plus court, où elle essaye de comprendre et d’analyser ce qu’elle est devenue pendant cette liaison. Une relation qui monte crescendo dans le sado-maso, avec lui dans le rôle du dominant et elle dans celui de la soumise. Malgré les humiliations qu’il lui fait subir elle développera une véritable dépendance physique et psychologique vis à vis de son amant ; elle même d’ailleurs ne peut s’expliquer le pourquoi du comment d’un tel niveau d’abandon.
Un récit court, brut de décoffrage mais aussi avec une certaine retenue dans les descriptions, l’auteure ne joue pas la carte de la surenchère, nous n’avons aucun mal à imaginer ce qui n’est pas écrit. Je ne dirai pas que j’ai été choqué mais je suis sorti de cette lecture avec un sentiment de malaise diffus… Sans doute parce que je ne conçois pas la notion de soumission dans un couple, le temps d’un jeu éventuellement mais pas en permanence et surtout avec modération.
Si l’envie vous prenait de lire ce témoignage, privilégiez l’édition parue Au Diable Vauvert, elle est en effet enrichie d’une préface qui nous en dit plus sur l’auteure et son récit. C’est la version que j’ai lue, même si en l’occurrence j’ai illustré cette article avec la couv’ de France Loisirs (il faut dire que celle du Diable Vauvert ne donne vraiment pas envie).

MON VERDICT
jd3

8 réflexions au sujet de « [BOUQUINS] Elizabeth McNeill – 9 Semaines ½ »

  1. Je pense que je pourrais me laisser tenter par cette lecture, dans un commentaire je disais que la littérature érotique n’était pas vraiment mon genre mais là, il y a un petit côté mystère et un côté analytique qui en font quelque chose de différent j’ai l’impression.

    1. En effet l’auteure ne joue nullement la carte de l’érotisme, elle se borne à décrire des situations qu’elle a vécu.
      Les chapitres les plus intéressants sont ceux ou elle cherche à comprendre ce qu’elle a vécu justement.

    1. Avec ce genre de bouquin je sais que je ne suis pas là pour convaincre 😀
      Je cause dans le vide… à moins que je m’auto-cause… c’est grave docteur ?

      1. Non tu causes pas dans le vide, je suis là, donc, c’est pas vraiment vide… mais tu aurais pu me donner des idées de lecture un peu plus coquine… voire porno ou porvo ou por tout le monde !

        Tu as le droit de te masturber intellectuellement, tu sais ! Ça ne rend plus sourd et faut pas consulter les docteurs. 😀

        Les moins de 18 viendront te lire dans l’espoir d’apercevoir des choses hot qu’ils ne trouveront pas, sadique !

      2. PS (non, ceci n’est pas une pub déguisée pour un parti) : sinon, la tonsure des cheveux pourrait être une sorte de circoncision intellectuelle et de ce fait, plus d’emmerde avec le décalottage !

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